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Le HMS Beagle dans les eaux de la Terre de feu, salué par les autochtones fuégiens. Peinture de Conrad Martens qui devint l'artiste du navire en 1833. |
Le voyage de Charles Darwin est le second voyage d'exploration de l'HMS Beagle.
Le but principal de l'expédition était de réaliser une cartographie de l'Amérique du Sud, afin de compléter le travail réalisé lors du premier voyage du Beagle. Sont embarqués 22 chronomètres calibrés, des baromètres sans mercure, et un fabriquant d'outils mathématiques pour les entretenir. Des observations astronomiques devaient notamment permettre, associées à l'utilisation de ces instruments précis, de déterminer la longitude de Rio de Janeiro, encore inconnue. Un artiste se joint à l'équipage pour les travaux de cartographie.
Il était alors assez courant qu'un naturaliste participe aux expéditions, d'autant que le capitaine du navire, Robert FitzRoy, apprécie les conversations scientifiques.
Ce voyage, d'une durée initialement prévue de deux ans aura duré cinq années, du 27 décembre 1831 au 2 octobre 1836.
Le trajet du Beagle.
Autobiographie de C. Darwin. Extraits.
De retour à la maison après mon court voyage géologique au nord du pays de galles, je trouvai une lettre d'Henslow m'informant que le capitaine FitzRoy souhaitait céder une partie de sa propre cabine à un jeune volontaire désireux de participer, comme naturaliste et sans traitement, au voyage du Beagle. (...) je voulus sur le champ accepter cette offre mais (...) mon père émit de fortes objections, ajoutant toutefois ces mots qui furent ma chance :" Si tu trouves un homme de bon sens qui te conseille d'y aller, j'y consentirai". Le soir même j'écrivis pour refuser la proposition.
(...) Mon oncle estimait sage d'accepter la proposition ; comme mon père avait toujours dit qu'il était l'homme le plus sensé du monde, il donna aussitôt son consentement (...)
On returning home from my short geological tour in N. Wales, I found a letter from Henslow, informing me that Captain Fitz-Roy1was willing to give up part of his own cabin to any young man who would volunteer to go with him without pay as naturalist to the Voyage of the Beagle. (...) I was instantly eager to accept the offer, but my father strongly objected, adding the words fortunate for me,—"If you can find any man of common sense, who advises you to go, I will give my consent." So I wrote that evening and refused the offer.
(...) As my uncle thought it would be wise in me to accept the offer, and as my father always maintained that he was one of the most sensible men in the world, he at once consented (...)
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Le lendemain, je partis à Cambridge voir Henslow, puis j'allais à Londres rencontrer FitzRoy, et tout fut bientôt arrangé. Plus tard, quand je devins très intime avec FitzRoy, j'appris que j'avais bien failli être éconduit à cause de la forme de mon nez ! (...) il était convaincu qu'il pouvait juger du caractère d'un homme d'après ses caractéristiques extérieures. Aussi doutait-il que quiconque pourvu d'un nez tel que le mien pût posséder une énergie et une détermination suffisantes pour le voyage. Mais je crois qu'il fût par la suite bien heureux de constater que mon nez avait menti.
Next day I started for Cambridge to see Henslow, and thence to London to see Fitz-Roy, and all was soon arranged. Afterwards on becoming very intimate with Fitz-Roy, I heard that I had run a very narrow risk of being rejected, on account of the shape of my nose ! He (...) was convinced that he could judge a man's character by the outline of his features; and he doubted whether anyone with my nose could possess sufficient energy and determination for the voyage. But I think he was afterwards well-satisfied that my nose had spoken falsely.
Le voyage du Beagle fût de loin l'événement le plus important de ma vie, et il a déterminé toute ma carrière.
The voyage of the Beagle has been by far the most important event in my life and has determined my whole career.